Une belle grande famille, qui n'en a jamais rêvé ? Le genre de famille où tu n'as pas le temps de t'ennuyer, Parce que tes frères et soeurs sont nombreux, et que vous partagez tous une passion : les chapeaux. Eh bien moi, Tarrant Hightopp, peux vous dire que ce n'est pas une mince affaire. Mon père était un chapelier hors normes, avec une grande renommée et respecté. Ma mère était un peu dans son ombre, mais elle aussi avait une bonne réputation. Le reste de ma famille aussi, c'est évident. Mais moi, je n'y arrivais pas. Mes chapeaux étaient extravagants, et ce malgré mon envie de bien faire. J'ai toujours voulu rendre mon père fier, comme ce fameux jour où je lui ai tendu mon chapeau en papier. Chapeau qu'il a jeté à la poubelle en me disant d'être plus sérieux. Ce que j'ai pris au pied de la lettre, arrêtant alors mes "sottises d'enfant". J'ai repris l'affaire familiale, auprès de toute ma famille, me pliant aux exigences de mes clients. Seulement, tout cela était trop beau pour durer, n'est-ce-pas ? Oui, car un beau jour - ou pas - ma famille fut attaquée par un monstre. Gigantesque, immonde et avide de sang. Le Jabberwocky, créature du mal appartenant à la Reine de Coeur, a décimé ma famille devant mes yeux, me laissant seul survivant. Pourquoi ? Juste parce que j'avais osé pouffer de rire au moment où la couronne s'était brisée sur sa tête. Elle m'a ainsi condamné à une souffrance éternellement grande, et j'en ai même perdu la tête. Oui, elle m'a tellement fait mal que je suis peu à peu tombé dans la folie, la vraie, et j'ai intrinsèquement arrêté de faire des chapeaux. Cela me rappelait beaucoup trop ma famille, que j'avais offensée et perdue. A jamais. J'avais mal, mais je cachais ça derrière un sourire et une extravagance qui, au fil du temps, devint naturelle. Enfin, ça ne dura qu'un temps, jusqu'à ma rencontre avec celle qui allait changer ma vie, dans le bon sens du terme.

Une enfant, toute jeune, blonde comme les blés, aux yeux bleus comme la mer. Elle avait quelque chose en elle, une chose que je ne savais pas expliquer. Elle était spéciale, originale, et je savais qu'elle était promise à de grandes choses. Cependant, elle était très jeune. Enfant, elle ne pouvait rien faire pour sauver notre monde. Mais quand elle repartit rejoindre les siens, je savais au fond de moi qu'elle reviendrait. Elle était notre sauveuse, c'était tout simplement... Alice. Et je ne m'étais pas trompé, elle revint ! Elle ne se souvenait pas de nous, car elle était trop jeune quand elle nous avait rencontrés, mais nous on la reconnut. Et tout notre monde, tous ceux qui voulaient le bien, se sont soudés les coudes pour l'aider à vaincre notre ennemi : le Jabberwocky. Et elle a réussit ! Elle lui a fait mordre la poussière, pendant que moi... Je faisais des chapeaux pour la Reine de Coeur. Mais elle a aussi sauvé ma famille, qui en réalité n'était pas morte ! Simplement miniaturisée et enfermée dans un abri à fourmis. C'est cette seconde rencontre qui va réellement souder notre amitié, renforcer notre lien. Grâce à elle, j'ai découvert que mon père m'aimait et tenait réellement à moi, malgré tout ce que j'avais pu croire. En même temps, il me donnait toujours l'impression que je le décevais !

A Los Angeles, cependant, tout était terriblement différent. Et pourtant si similaire. Une famille très bordélique, sans frères et soeurs, mais avec un père qui passait son temps en taule et une mère absente. Et pourtant, ma vie était toute tracée. Mon père avait déjà décidé de mon futur, comptable. Et c'est ce que j'ai fait, j'ai suivi ses choix. Un comptable morne, qui n'avait rien à faire de sa vie, et qui n'avait même pas le coeur pris. Pas de femme, pas d'enfants, rien que moi et mon épuisant travail. Un travail qui, en plus de m'épuiser, me rendait malheureux. J'étais en train de tomber, tellement bas, que j'ai finit par être en arrêt de travail. Burn-out, qu'ils avaient dit. Un burn-out dont je ne me souviens même pas.

Quand mes souvenirs sont revenus, j'ai perdus ceux du comptable. Mais j'avais toujours mon argent, gagné à la sueur de mon front. Mais justement,j'en avais assez de suer. J'ai décidé de ne jamais retourner travailler dans un endroit qui ne me plaisait pas. Au lieu de ça, j'ai utilisé toutes mes économies pour ouvrir une chapellerie à domicile. Et comme tout bon ancien qui se respecte, je fuis toutes les technologies, cela m'effraie énormément. Ces choses sont très étranges, non ?