Les mères content l'histoire de ce gamin,
Qui de sa jeunesse paraissait inhumain.
Voila cette aventure des plus formidables,
Digne de l'enfance en sa forme véritable.
Peter Pan, le môme éternel, intemporel,
Maître des merveilles, héros surnaturel.
Le monde lui offrait de nombreuses légendes...
Roi pour ces enfants qui se donnaient en offrande,
Peter Pan régnait sur le monde imaginaire,
Festoyant et s'amusant dans ce sanctuaire.
Certains racontait que le garçon aurait fui,
N'ayant plus retrouvé sa famille depuis.
Quitter ce monde de contraintes et de mort,
Cracher sur ses parents sans le moindre remord,
Voilà comment les adeptes content l'histoire.
Un récit d'allégresse, né du désespoir...

Enfants du monde, soyez s'en des plus certains,
Votre place attend dans ce domaine lointain.
Il en valait de sa responsabilité :
Peter Pan, en toute son immortalité,
Avait une infinité de possibilités
Afin de jouer avec la réalité...
Mais toutes parties de jeu avaient une fin,
Et la sienne trouva un bien triste destin...
L'enfant roi, de son royaume fut expulsé.
Dans un corps, on l'emprisonna contre son gré.
Une enveloppe à l'histoire bien dramatique.
Ironie du sort, décision maléfique ?
L'enfant fut jeté dans un contexte critique...
Une famille ! C'en était vraiment tragique.
Peter se réveilla en bonne compagnie :
Un père, une mère, s'aimant en harmonie.
Vision d'horreur pour cet enfant éternel,
Qui quitta ce cauchemar émotionnel.
D'un bond, le garçon s'élança vers la fenêtre,
Sans se retourner, pour simplement disparaître...

Dans les rues de Los Angeles l'enfant errait,
Laissant ses nouveaux parents seuls, désemparés...
On le retrouva quelque temps plus tard en ville.
Des policiers, venus le rendre au domicile.
Peter fut renvoyé chez ses parents un temps,
Bien court... On ne le revit plus dès le printemps.
L'enfant quitta une fois de plus ces parents,
Créatures dont il était indifférent...
Le couple avait accepté la fatalité :
Leur fils n'était plus... Parti avec dignité.
Peter ne revint jamais en ce bon foyer,
Qui quinze ans durant l'avait doucement choyé.

Loin du pays imaginaire et de ses fées,
Le gamin-roi sembla lentement s'étouffer.
Faire face aux adultes et les affronter,
Peter y tâcha d'une grande volonté.
Là n'était pas le réel danger cependant :
Le garçon qui de l'enfance était dépendant,
Devait faire face à son plus grand cauchemar...
De jour en jour, il tombait dans un traquenard.
Le piège de la vie, indétrônable loi
Qui nonchalamment touchait le jeune minois...
Temps, Ô médiateur de vie de toute chose...
De la vieillesse, de la mort était la cause.

« Comment voulez-vous grandir convenablement,
Dans un monde sans l'ombre d'un enchantement ?
Je vous l'explique très bien : faîtes comme moi.
Ne grandissez pas, soyez à jamais des rois.
Feignez suivre leurs convenances ridicules,
Jouez leur jeu et méprisez-les sans scrupule.
N'oubliez surtout jamais qu'en vous il sommeil,
L'enfant avide de rêves et de merveilles...
Et si d'aventure cet enfant vous quittait,
Sachez qu'un remède offrira la liberté.
Le sommeil éternel, sublime et rédempteur,
Je lui tendrai les bras, sans l'ombre d'une peur. »

[En cours...]