Grand-mère Tala,

Ce journal t'es adressé et j'espère qu'un jour tu pourras le lire en te rappelant qui nous sommes réellement toi et moi. Lorsque je me suis réveillée dans cette ville, cette maison au bord de l'océan, je n'ai pas tout de suite compris ce qu'il se passait. Ma chambre ne ressemblait plus à celle que je connaissais sur l'île. Je pouvais toujours voir l'océan depuis ma fenêtre mais, tout semblait si différent. Où était Pua ? Heï Heï ? Tout ces détails que je ne retrouvais pas dans cette vie était perturbant mais, ce n'était rien à coté de ce que j'allais encore découvrir.

Lorsque je me suis dirigée vers ce qui semblait être notre cuisine, pensant y retrouver Papa ou Maman, je ne saurai décrire le choc que j'ai ressentie en te voyant préparer le petit-déjeuner. Oh Grand-mère Tala, jamais je n'aurai cru pouvoir ressentir une aussi grande joie que de te retrouver. Je me souviens de cette étreinte, de ta surprise. Je te serrai si fort dans mes bras en pleurant, émue de t'avoir retrouvé sans comprendre comment cela était possible. Je me souviens t'avoie dis "Où sont Papa et Maman ?" mais, tu ne semblais pas comprendre de quoi je parlais. Devant mes pleures et mon trouble, tu as cru que j'avais fais un cauchemar. Apparement, j'en faisais de temps en temps. Avec douceur, tu m'as gardé dans tes bras en fredonnant une berceuse apaisante.  


Cette douce melodie que je connaissais, qui nous unissait. C'était apaisant bien qu'elle ne reponde à aucune de mes interrogations. Pourtant, je décidais de garder mes questions pour moi. J'avais tellement peur de te perdre à nouveau grand-mère. Je restais là, assise, à te regarder cuisiner sans prononcer un mot. J'étais si heureuse que nous soyons à nouveau réunit toi&moi. Pourtant, mon coté intrépide et aventurieux reprirent le dessus au bout de quelques heures seulement. J'avais besoin de comprendre ce qui nous était arrivée et où nous étions. Alors, lorsque tu m'as dis que nous allions être en retard pour l'aquarium, je me suis contentée d'hocher la tête, de me préparer et de te suivre jusqu'à ce qui semblait être ton travail.

Quel choc de découvrir alors la ville, ce que les autres appelaient "Los Angeles". Mon dieu, j'étais encore bien loin de mon île ! Bien loin de Te Fiti elle-même. Sous le choc, je me contentais de rester silencieuse et de t'écouter, de t'observer. J'avais encore du mal à comprendre comment tu conduisais cet engin appelé "voiture", du mal à réaliser que tu étais bel et bien en vie. Quand nous sommes arrivé devant l'aquarium, je ne sais pas ce que j'ai ressenti en y pénétrant. Voir toutes ces espèces enfermées derrière des vitres. Je crois bien que j'ai senti mon coeur se serrer. Est-ce que Te Fiti allait mal à nouveau ? Est-ce une nouvelle forme de ténèbre provoqué par Te Ka ? Devant mon désarroi, tu t'es approché de moi, tu as posé ta main sur mon épaule, au moins, tu avais l'air aussi peiné que moi. "Vaïana, tu sais bien que c'est l'unique moyen de les protéger des ravages de notre monde..." En les enfermant ? Je ne comprenais pas mais, au fil des heures, en lisant les informations présentent un peu partout dans les couloirs de l'aquarium, je compris que la Terre avait basculé dans une modernité qui me dépassais entièrement. Une modernité en train de tuer les océans et ses espèces. Les déchets, ce plastique que l'on voyait partout... Tuant les tortues et temps d'autre espèces si magnifique et merveilleuse.

J'ai appris durant cette journée, que tu travaillais ici pour la préservation des espèces marines, je n'ai pas été très étonnée d'apprendre que tu étais spécialisée dans l'animal marin le plus cher à ton coeur : Les raies. Je me souvenais de ta réincarnation en l'une d'elle, toi qui m'a guidais lors de ce long voyage à travers l'océan. J'ai aussi appris que j'étais l'une des bénévoles quand je n'allais pas au "lycée". Apparement, c'est le nom que portait l'école ici où j'étais inscrite. Visiblement, l'enseignement pour devenir chef de Motunuï était bien loin derrière moi à présent. Il ne s'agissait plus là de savoir répérer un toit, faire des plantations, gérer les provisions, la pêche. Non, tout me paraissais terriblement plus compliqué. C'est aussi en baladant travaillant dans l'aquarium, dans le secteur des tortues marines, et en discutant avec une de mes collègues que j'ai compris en voyant une photo accroché à un mur ce qui était arrivé à mes parents.

Papa et Maman sont morts lorsque je n'étais qu'un bébé dans le nauvrage de leur bateau. Ils étaient partis pour voir les baleines à bosses comme chaque années depuis leur mariage mais, une tempète à fait rage au large, ne leur laissant aucune chance de s'en sortir. Disparus en mer, c'est à ce moment là que toi, Grand-mère Tala, dans ce monde, tu as été là pour m'élever et reprendre la gérance de l'aquarium. Papa semble tellement respecté dans cet endroit. Tout comme il l'était en tant que chef de Motunuï. C'est dur de comprendre que les choses puissent être aussi différente. Je ne comprends pas ce que je fais ici, ni pourquoi tu n'as aucun souvenir de notre île, de mon périple sur l'océan pour restituer le coeur de Te Fiti avec l'aide de Maui, demi-dieu du vent et de la mer, un peu imbu de sa personne au départ mais, lorsqu'on apprends à le connaître, on découvre un homme touchant et valeureux. Pourquoi Maui a disparu lui aussi ? Est-ce qu'il est ici ? Est-ce qu'il se souvient de moi ? De notre voyage ? De nos aventures avec Tamatoa ou encore les Kakamora ! Est-ce que je reverrai un jour Pua et Heï Heï ? Est-ce que mes parents, ceux de l'île, sont réellement mort ? Je te retrouve mais je les perds eux ? Oh Grand-Mère Tala, j'aimerai tellement que tu te souviennes de tout ça pourtant, je n'ose même pas t'en parler. Peut-être que j'ai peur, peur que si tes souvenirs reviennent, tu disparaitras comme sur l'île. Je t'aime tellement que je suis prête à m'adapter à cette vie ici, loin de Motunuï et de ce que j'ai toujours connu pour te garder près de moi... Si un jour tu lis ces lignes, c'est que tu auras retrouvé la mémoire alors, je t'en supplie Grand-Mère Tala, fais tout pour rester en vie, parce que je ne veux pas te perdre une fois encore.