PaVous aimeriez surement savoir que ma vie commence par un il était une fois et un ils vécurent heureux et eurent beaucoup d’enfants… Seulement la vie c’est beaucoup plus complexe qu’un conte de fée.  En fait, je ne fais partie d’aucun conte. Je suis née de l’Union d’un dieu des enfers qui s’ignore, et d’une femme tout à fait normale. Enfin… le plus normal qu’un humain peut être. Mais depuis qu’ils avaient commis ce vice, rien n’allait plus. Une mère qui même avant ma naissance voulait obtenir quelque chose de mon père… Utilisant le chantage pour arriver à ses fins… vous saviez que le chantage ou le blackmailing est un crime ? Et bien. Une chance que personne ne lui ait jamais rien reproché. Et tout ça qui avait déclenché une avalanche horrible de vengeance. Vous me direz que c’est normal pour un dieu des enfers de vouloir faire appel à la loi du talion, mais impliquer une enfant ? Chez qui allais-je vivre ?  qui allait avoir le dernier mot?  Qui serait la personne qui allait m’apprendre ce qu’est la vie ? Qui m’apprendrait le vélo ? Personne ne pouvait comprendre l’ambivalence et la haine grandissante qui se trouvait au fond de mon cœur. Une rancœur envers mon géniteur qui décidait de me prendre quand bon lui semblait sans réellement s’intéresser à ce que je pouvais devenir. Il ne semblait pas vouloir savoir ce qui me passionnait dans la vie, comment les cours allaient ou si j’étais heureuse tout simplement. Une guerre incessante entre deux parents complètement incompétents. Il pouvait avoir tout l’argent du monde, tout le charme qu’un dieu peut posséder, cela ne faisait pas de lui un père. Il pouvait m’acheter tout ce qu’il voulait, je n’en avais guère l’intérêt. Tout ce que je voulais moi… c’était qu’il me reconnaisse, qu’il notifie que je ne suis pas juste le moyen de vengeance idéal sur la femme qui l’avait trahi en quelque sorte. Je n’étais que la monnaie d’échange. Même si ma mère essayait tant bien que mal, d’être une mère potable, et si lui essayait d’acheter mon affection par les meilleures écoles ou de nombreux cadeaux, je ne pouvais plus vivre dans cette ambiance.

Dans tous les contes de fées, les princesses prennent leur indépendance et affronte leur démon, ou le vilain pour atteindre leur objectif d’une vie heureuse. C’est ce que j’avais décidé de faire. Prendre ma vie entre mes mains et m’éloigner de ce perpétuel conflit qui grugeait toute mon énergie depuis des années. Je n’avais surement pas choisi la meilleure des façons, mais vous savez, la pomme ne tombe jamais bien loin de l’arbre. J’ai fugué en laissant une lettre visible sur le comptoir. La lettre faisait état de tout ce que je leur reprochais. Je n’avais usé d’aucun filtre et d’aucun chichi. Si avec ça ce n’était pas clair… tout ce que je voulais en gros c’est qu’ils cessent leur enfantillage à la con et qu’ils voient la jeune femme que je devenais et qu’ils ont conçue. Je ne demandais pas l’amour inconditionnel, car ça c’était pour ceux qui croyait encore au père noël et qui portaient des lunettes roses… Je demandais juste qu’ils mettent leurs merdes de côtés pour moi. Je n’étais pas un foutu pantin que l’on pouvait manipuler à sa guise et quand bon leur semblait opportun.

«Merci Alaka’i. Tu me sauves la vie. Je vais payer pour le temps que je passe ici. Je bosserai pour tes parents s’il le faut. »

«Le studio n’a pas été utilisé depuis des années. Personne ne sait vraiment qu’il existe encore. Tu peux rester le temps qu’il faudra. Tant que tu n’attire pas d’ennuis à ma famille. C’est si horrible que ça chez toi?»

«Alors, imagine une poupée que deux fillettes essaient de s’arracher, la tirant chacune leur tour d’un côté et de l’autre… comment penses tu que l’histoire se termine?»

«Elle y perd un bras, puis une jambes et au final la poupée devient inutilisable.»

«Exactement!  Maintenant, je suis maître de mon destin. Appelle moi Macaria.»

«Tu peux travailler au restaurant sans problème. Je te ferai un badge avec ce nouveau nom et bosser remboursera tes dépenses pour le studio. Tu pourras manger le soir là-bas et remonter dormir par la suite. Tu es vraiment certaine que c’est ce qui est le mieux pour toi?»

«Oh oui! J’en suis certaine.»

Il n’y avait aucun doute dans mon esprit que l’on me chercherait. Que l’on voudrait me ramener au centre de cet univers nocif. Mais, je posais mon pied à terre. Je faisais en ce jour une déclaration à mes parents que je n’étais plus une enfant naïve et vulnérable. Que j’étais forte, indépendante et parfaitement capable de subvenir à mes besoins. Je n’avais pas besoin d’eux. Enfin… pour le moment c’était ce que je croyais. Nous verrons comment mon histoire évolue, si la fin heureuse pourra m’arriver. Il faudra faire preuve de patience, car de nombreux rebondissements sont à venir. Je vous l’ai dit, je suis beaucoup plus complexe qu’un conte de fée. Accrochez-vous!