Je ne sais toujours pas ce que nous avons fait pour nous retrouver ici, vraiment. Et puis, il y a tellement de choses qui me font souffrir. Ma seule consolation est belle et bien que Philip est à mes côtés, que l'amour que je lui porte est sans limites. Mais il y a tout les à côtés qui me laisse alors meurtrie, nous avons un enfant, enfin, j'aime Andrew que je n'ai jamais vu avant notre réveil ici il y a une petite semaine, mais la réalité est difficile à digérer. Il n'est pas notre fils, mais son fils. D'une union avec une ancienne élève apparemment, parce que oui, le défilé ne s'arrête pas là, j'en entends des choses dans les couloirs de l'université. A savoir que je suis étudiante en art, afin de devenir dessinatrice de films d'animations, mais pire encore, mon époux, qui ne l'est pas dans ce drôle de monde, est mon professeur. Un blasphème ! Et sa réputation est plus que douteuse ici, éternel coureur de jupons, dragueur hors paire, véritable prédateur de la gente féminine. Non, ce n'est pas mon Philip que toutes ces femmes décrivent, définitivement, ce n'est pas lui. Si cela s'arrêtait là, il y a aussi le fait que, lui semble encore avoir ses parents pour son plus grand bonheur, de mon côté... Je dois me contenter d'un vide, une fissure encore ouverte d'un deuil que je ne pensais pas avoir à vivre. Dans ce monde, je n'ai ni mes parents, et encore moins mes grands-parents qui semblent m'avoir élevée. Pour seule consolation, des photos, des lettres, et cette maison qui est désormais à mon nom.

Plus étonnant encore, c'est ce côté jaloux que je découvre chez ce nouveau compagnon, qui est pourtant l'amour de ma vie. Nous sommes vendredi, et je n'ai pas cours cette après-midi contrairement au blond qui fini tard. Le garçonnet étant chez ses grands-parents, j'ai lu sur mon agenda que je devais rendre visite à un dénommé Nick, et en gros, il était indiqué que je ne devais surtout pas oublier de quoi grignoter. Bon, dans cette vie, je suis une gourmande compulsive, je grignote tout ce qui passe et à longueur de journée, sans prendre un seul gramme ! Mais bon sang, qui est ce Nick à qui je dois rendre visite ? Et surtout, je ne pourrais pas oublier la scène de Philip, me laissant découvrir ce trait de caractère qu'il ne possédait pas auparavant. Il était parti de chez ses parents furieux, me laissant là face à eux, seule, et tout aussi surpris que moi apparemment. Andrew lui pensait que ce n'était qu'une comédie afin de le faire rire. Soit. C'est sûrement mieux ainsi, mais j'avais le cœur lourd, encore plus que je ne l'imagine. Alors, ajustant ma tenue du jour, un jean denim bleu foncé, un débardeur blanc et un pull gris, retombant sur mes bras afin de dévoiler mes épaules, des bottines à talons aiguilles noires aux pieds (buh), je tire les quelques mèches de cheveux à l'avant de mon visage vers l'arrière. Mon perfecto noir sur le dos, je ne manque pas d'embrasser Andrew qui m'enlace de son côté avant de partir, mon sac à main sous le coude. Installée derrière mon volant, j'aperçois alors l'un de mes chiens accourir dans la rue. Mais bordel, qu'est-ce que Ghost fait ici !? Ah oui, trait de caractère d'un husky sibérien : fugueur.

Je le fait monter dans le coffre, et dépose le sac de provisions sur la banquette arrière, tant pis, je vais l'emmener avec moi. Oui, mais où ? Merci la technologie, je pianote sur le GPS et trouve l'adresse de ce mystérieux Nick Wilde. Je conduis tranquillement jusque chez lui, à l'est de Los Angeles. Une fois garée, je descends, récupérant mon sac et mes emplettes, avant de libérer le petit kraken aux yeux singuliers, un bleu et un noisette. Une laisse de secours se trouve dans la voiture et je ne suis même pas surprise, je l'attache et me dirige dans le bâtiment. Bon, nous nous perdons un peu, mais le flair de Ghost ne trompe pas, il connait le chemin. Je sonne, et patiente derrière la porte qu'on vienne m'ouvrir. Mais un éclat de voix, qui m'est familier alors que... Au fond, pas du tout, me donne l'autorisation attendue pour pénétrer dans les lieux. Je pousse alors la porte, et passe la première, déposant d'abord mes affaires alors que le brun me salue d'un geste de la main. Un sourire étire mes commissures. « Euh, ça va et toi ? J'ai... Un petit fugueur qui m'accompagne. » Je laisse entrer la boule de poil et referme la porte. Faire comme chez moi, d'accord, mais nous avons un soucis ! Même dans ma propre maison, je ne me sens pas chez moi ! Je rapproche le sac de courses en même temps que moi-même et m'assois à côté de lui, tandis que mon cher Husky lui fait une java pas possible au propriétaire des lieux. « Nick ? » Oui bon, je ne vais pas tourner autour du pot, et j'ai besoin de réponses.

Je pince mes lèvres entre elles, et pose mes yeux bleus sur son visage. « Je veux pas paraître bizarre hein, mais j'ai l'impression d'être une extraterrestre depuis quelques jours... » Je fronce un peu les sourcils, et penche mon visage. « Mais... Pourquoi tu m'es familier, et étranger à la fois ? » Aller Aurore, les deux pieds dans le plat ! Je vais encore passer pour une folle je le sens. Mais ça va, je commence doucement, tendrement. Enfin, j'espère, parce que si l'inconnu... L'ami... Oh je ne sais pas, si l'homme face à moi à des réponses à m'apporter, je suis preneuse ! « Ghost calmes-toi un peu ! On ne repart pas de suite, tu as tout le temps de jouer avec Nick ! » Dis-je soudaine alors que le filou s'installe tout contre le brun, un air faussement triste, visiblement en train d'acheter la sympathie du jeune homme.




@Nick Wilde & @Aurore Briarose

If I know you, I know what you'll do, you'll love me at once, the way you did once upon a dream. 

Pando

Apparemment, ce jeune homme à l'air habitué à la présence de Ghost lors de mes visites, enfin, bien que je n'ai pas souvenirs. Mais il est vrai que je ne me sans pas totalement étrangère à cet appartement, je sais que cette porte mène à la chambre de Nick et que je ne me permettrais pas d'y entrer, ou que celle-ci mène tout bonnement à la cuisine. Enfin, je ne sais pas trop sur quel pied danser et cela m'agace pas mal ! Bon, il sait mettre les gens à l'aise en tout cas, et ça m'allège d'un poids je dois dire, ne pouvant pas retenir le léger rire qui traverse la barrière de mon palais. Bon, je suis tout de même obligée de réprimander mon compagnon a quatre pattes parce qu'il semble fort agité, et c'est naturel parce qu'il est jeune mon petit loustique. Et quand je lui dit me sentir telle une extraterrestre, il m'assure que c'était le cas avant même que je ne me réveille ici. Attends, comment ça ? Il sait déjà de quoi je peux parler ? Mais enfin, je n'ai pas prononcé un seul mot de plus pour lui détailler ma situation. Quand le husky obtient enfin les gratouilles tant réclamées, il s'apaise, et s'installe même aux côtés du brun, et de tout son long s'il vous plait ! Cela ne manque pas de me faire sourire, attendrie par sa bouille si enjouée.

Puis, il m'explique que lui aussi c'est réveillé un beau jour ici, dans cette ville, et vie, bien étrange, loin de tout ce que nous avons pu connaître par le passé. Privée de souvenirs de tout ce qui nous entoure, enfin, quelque chose de fort angoissant je dois l'admettre. Mais c'était rassurant, parce qu'il me comprends et enfin, enfin, je tombe sur quelqu'un pouvant sûrement m'apporter les réponses tant espérées. Même si, je me doute qu'à mon retour à la maison, Philip risque bien de me faire une nouvelle crise de jalousie. Il m'assure alors que sa sœur doit posséder de quoi réveiller quelques souvenirs, il me demande qui je suis, et ce dont je me souviens, mais je n'ai pas le temps de répondre, qu'il s'éclipse déjà dans la chambre de sa petite sœur. Je n'ai même pas son nom, je crois que c'est plus grave que ce que j'imaginais ! Ghost se rapproche de moi durant sa courte absence, délaissant la compagnie de Nick pour la mienne, ce petit doit sentir mon niveau de stresse augmenter au fur et à mesure de l'attente, pourtant si courte, avant que le jeune homme ne réapparaisse muni d'un carton pleins de mes souvenirs, ses souvenirs ? Les nôtres ? Je ne sais définitivement pas. Mais je compte bien le laisser aller au bout de ses paroles avant de moi-même, la reprendre.

Il s'installe, et attrape de quoi grignoter, alors qu'il fouille légèrement et me donne un petit tas de photographies, où je suis belle et bien dessus. Mais avant de me concentrer sur celles-ci, je l'écoute attentivement, mon visage légèrement tourné vers le sien. Alors, nous nous connaissons depuis longtemps, oui, mais lui non plus ne semble pas savoir depuis quand. Il sait aussi que je suis des études d'arts, et je hoche la tête silencieuse. Mais mes yeux trahissent mon étonnement quand il m'avoue être aussi au courant que mon époux, ou du moins petit ami dans cette vie n'est autre que mon professeur. Et visiblement, je ne suis pas celle lui ayant donné de telles informations, mais belle et bien sa sœur dont le nom ne me revient toujours pas. Il me demande alors si j'ai des questions, et toujours enfermée dans mon mutisme, je baisse enfin la tête vers ladite photo, la scrutant. Il y a un arbre de Noël, et dessus, et la compagnie de Nick, sa sœur, et moi. Il y a aussi Loki, le plus âgé de mes chiens, qui semblait encore jeune pourtant, il doit avoir trois ans aujourd'hui, Tsuki en a deux et Ghost vient tout juste de souffler sa première bougie. Il me lance alors sur le fait que, restant bien trop silencieuse, il n'y avait aucun tabou a avoir, que je pouvais tout lui dire.

Je m'installe un peu plus au fond du canapé, et croise alors mes jambes, la dominante se balançant dans les airs tout en jouant avec la pointe de mes bottines à faire de petits cercles. « Je suis sûre de mon prénom, Aurore. Mon père et ma mère sont Roi et Reine et se nomment Stéphane et Oriane. Enfin, dans mon monde... J'ai trouvé un livre à la maison qui raconte mon histoire ! Ils ont appelés ça... La belle au bois dormant ! » Je défile alors les photos entre mes doigts, et m'arrête sur une de nous dans la neige, nous étions drôlement jeunes ! Et je reconnais alors mes grands-parents. « Je les connait ! Andrew m'a dit que c'était mes grands-parents ! » Mais mon coeur se serre, comme mes menottes sur la photos. Je continue de défiler avant de reprendre. « Dans mes notes, j'ai découvert alors que je n'étais pas mariée à Philip. Et que, effectivement, il est mon professeur et je suis son élève, rien de très sain en tout cas... » Mais une photo me parle, cette photo m'est plus que familière. Il y a Nick, Philip, sa soeur, moi et même Andrew dans mes bras. « Nous avons vu aussi que, parce que oui, Philip aussi ne se souvient de rien... Andrew n'est pas mon fils, mais uniquement le sien... Je ne sais pas qui est sa mère. »

Ghost accourt a mon secours, venant déposer un baiser à sa manière, de sa langue baveuse sur ma joue, effaçant avant même qu'elle n'apparaisse la larme naissante au coin de mon oeil. « J'ai entendu des rumeurs à l'Université. Etudiante en art, c'est exactement ça. Comme quoi Philip est un véritable coureur de jupons... Mes parents sont morts il y a dix-sept ans. Ma grand-mère il y a deux mois je crois, et mon grand-père quelques semaines... » Je passe mon doigt sur mon propre reflet, avant de continuer. Je m'arrête finalement sur une photo de Nick et moi, affalés dans le canapé, nous étions jeunes encore une fois, et déjà en train de grignoter. « Je ne comprends rien, Nick. Absolument rien. Je me suis endormie au château, avec mes parents, mon mari, sans enfant... Pourquoi cette vie me prive de leurs présences !? Pourquoi Philip serait aller voir ailleurs !? Pourquoi tout ça... » Je ne peux retenir mon chagrin, s'en est trop. Mes larmes attaquent mes joues et je poursuis pourtant. « Philip qui n'avait jamais été jaloux m'a littéralement fait toute une scène en apprenant que je venais te voir. Je ne comprends absolument rien, c'est de la folie merde ! »




@Nick Wilde & @Aurore Briarose

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Pando